mardi 16 juin 2009

Faire ses devoirs




On l’attendait depuis le 10 février ce discours. Je parle bien sûr de l’allocution prononcée par le premier ministre israélien cette semaine à Tel-Aviv. Benjamin Netanyahu énonçait sa vision de la situation politique israélienne un peu plus d’une semaine après l’allocution du président Obama au Caire le 4 juin.



Il faut se réjouir de l’ouverture du premier ministre de l’État hébreu quant à l’établissement d’un État palestinien indépendant vivant aux côtés d’un État israélien.


On doit reconnaître que le premier ministre a écouté ce que lui disait ses sondages nationaux, c’est-à-dire qu’une majorité d’israéliens appuie la solution des deux États. On peut aussi penser que Netanyahu a entendu l’appel du président des États-Unis qui demandait des concessions de la part de l’état Hébreu. Il est important de rappeler que les juifs américains ont appuyé Barack Obama à plus de 80% lors des élections de novembre 2008.


Il s’inscrit ainsi dans la lignée des Begin, Sharon et Rabin qui ont compris qu’il était possible de faire des concessions sans compromettre la sécurité des israéliens.


On peut aussi partager les craintes du premier ministre israélien, quant à certaines concessions précédentes, entres autres lors des retraits israéliens du Sud-Liban en 2000 et de la Bande de Gaza en 2005, qui ont permis au Hezbollah et au Hamas de contrôler ces régions et d’attaquer quotidiennement le territoire israélien.


La balle dans le camp palestinien





Ce «pas en avant» n’est rien si il n’est pas accompagné d’actions concrètes. Certes, Israël, les États-Unis et l’occident ont un rôle à jouer, mais la balle est maintenant dans le camp palestinien. Suite aux demandes d’Obama à Israël et dont la réponse a été positive, le peuple palestinien devra lui aussi faire ses devoirs. Il devra démonter si il est sérieux ou non dans les négociations pour la paix. Je vois deux conditions importantes et primordiales à cette tâche.


Tout d’abord, les Palestiniens doivent revenir aux tables de négociation avec un leadership fort. Le mouvement terroriste Hamas qui veut clairement la «destruction de l’État d’Israël» n’est pas un interlocuteur possible dans le cas échéant. Il doit donc y avoir des interlocuteurs du parti Fatah qui veulent réellement la paix avec leurs voisins israéliens.


La seconde condition est de rétablir l’erreur qu’a faite Yasser Arafat en 2000 à Camp David, soit celle de ne pas renoncer au terrorisme. S’il veut être un interlocuteur sérieux, le peuple palestinien doit dénoncer toute forme de violence utilisée contre Israël, que ce soit renoncer au terrorisme ou renoncer aux tirs de roquettes sur le sud du pays à partir de la Bande de Gaza.


Quant aux États-Unis et à l’occident, la première puissance mondiale doit assumer son rôle de médiateur en convoquant rapidement un sommet de discussion du processus de paix. Les avancées dans le conflit ont progressées lorsque les États-Unis ont convoqués les deux parties, que ce soit en 1993 à Oslo ou en 2000 à Camp David. Elle doit aussi continuer à appuyer la démocratie israélienne tout en maintenant des positions claires sur le gel de la colonisation et sur la solution des deux États.


En terminant, il est important de souligner que plusieurs observateurs du conflit étaient pessimistes il y a à peine quelques mois alors qu’il y avait des combats armées dans le sud Israël et dans la Bande de Gaza. On soutenait que le processus de paix était encore bien loin et que simplement l’énonciation des principes de chaque côté pouvait prendre des années.


Le président Obama a clairement énoncé son désir de faire progresser les négociations et le processus de paix. Le premier ministre Netanyahu a fait de même cette semaine. Reste aux palestiniens et au monde arabe à faire leurs prises de conscience et à revenir rapidement aux tables de négociations en interlocuteur sérieux.