vendredi 23 mars 2012

L’affaire Trayvon Martin : l’appel d’Obama


L’histoire de la mort horrible de Trayvon Martin a fait le tour du monde au cours des dernières semaines.  Le président Barack Obama a réagit ce matin avec émotion.  Encore une fois, le commandant en chef s’est élevé au-dessus de la mêlée.

Rappelons l’histoire.  Le jeune Trayvon Martin, de Sanford, une banlieue d’Orlando en Floride écoute paisiblement un match de basket à la télévision le soir du 26 février.  À la demie, comme le font bon nombre d’américains qui écoutent du sport à la tv, il décide d’aller s’acheter des friandises Skittles et du thé glacé au dépanneur. 

En revenant, il appelle sa copine et met le téléphone sur mains libres.  Il porte un gilet à capuchon, ce qui inquiète un patrouilleur civil du quartier, une sorte de gardien de sécurité, présent dans plusieurs communautés afin de s’assurer qu’il n’y a pas de vol ou de voyous qui pourraient rôder dans le quartier.

George Zimmerman, capitaine de la Neighborhood Watch, appelle donc la police et signale ce qu’il croit être un individu suspect.  La police lui demande de ne pas intervenir, que des patrouilleurs sont en route.  Lorsque les patrouilleurs arrivent, Martin est étendu au sol et on constate son décès.

Le président Obama réagit

Le président américain Barack Obama a réagit ce matin, avec beaucoup d’émotions en demandant aux autorités de tous les niveaux judiciaires (fédéral, état et local) de collaborer pour réussir à faire la lumière sur cette histoire qui n’aurait jamais dû arriver. 

Dans un point de presse(en haut du présent texte), Obama a déclaré que s’il avait eu un fils, il aurait ressemblé à Trayvon Martin.     

Une loi trop souple

On peut penser que l’appel du président sera entendu et que le débat sera relancé sur la loi de 2005 qui est d’ailleurs entrée en vigueur lors du mandat de Jeb Bush, le frère de l’autre, gouverneur de Floride de 1999 à 2007. 

Zimmerman n’a pas été arrêté faute de preuve et il a invoqué la légitime défense.  Depuis  2005, la loi a assouplit les règles de légitime défense en Floride et permet à quelqu’un qui se sent menacé de tirer en premier.  Une loi absurde et qui vient probablement (l’enquête ne fait que commencer) de coûter la vie à un jeune homme qui écoutait paisiblement le basketball.

Plusieurs manifestations un peu partout au pays ont alimenté l’indignation populaire.

Le FBI a déclenché une enquête le 20 mars. 

mardi 20 mars 2012

Le calme du Président


À la suite de la terrible tragédie qui a secoué la communauté de Toulouse lundi matin, on aurait pu penser que le président Sarkozy serait parti en croisade tout azimut et aurait commis les même erreurs que dans le passé.  Il a plutôt gardé son calme, attitude rassurante que l’on attend d’un chef d’État.
 
Celui que l’on a surnommé l’hyper-président depuis qu’il a pris place à l’Élysée il y a presque 5 ans a déclaré que «La République, ce n'est pas la vengeance», tentant de rassurer ses concitoyens, les assurant que les autorités policières étaient déjà à pied d’oeuvre pour trouver le suspect de ces attaques sordides afin de le traduire en justice.
 
On suppose aussi que le suspect recherché serait l’auteur du meurtre de trois militaires français originaires du Maghreb la semaine dernière dans la même région. Alors qu’il tire de l’arrière dans les sondages pour l’élection présidentielle du 6 mai, le président sortant n’avait pas le choix d’adopter une attitude calme et digne d’un chef d’État.  Il a trop souvent, par le passé, réagit sur le coup de l’émotion, se mettant une bonne partie de la population française à dos.  On a qu’à penser aux populations des banlieues, encore aujourd’hui ostracisées. 

Même s’il a officiellement interrompu sa campagne hier pour se recueillir en compagnie des proches des victimes de la tuerie, Sarkozy sait trop bien que s’il veut combler l’écart dans les sondages qui placent le socialiste François Hollande en tête, il se doit d’être rassembleur. 

Un acte isolé ?

Si l’on se fie aux premières informations, il semble que les crimes d’hier et de la semaine dernière aient été commis à l’endroit de communautés spécifiques (juive et arabe)

Est-ce des actes isolés comme ce fût le cas en Norvège lorsque qu’Ander Breivik a froidement assassiné 77 personnes le 22 juillet 2011 ?

À l’heure actuelle, on ne peut spéculer sur ce qui a motivé le tueur, on sait seulement qu’il a commis ces meurtres sans pitié et avec toute la froideur que l’on connaît des grands meurtriers.

Ce qui pourrait ajouter à l’horreur déjà bien présente est la possibilité que le tueur de Toulouse ait filmé les homicides.  Selon des témoins, l’homme portait une caméra sur lui au moment du drame. 

Résurgence de l’extrême-droite ?

Même si l’enquête en est qu’à ses premiers balbutiements, on pense aussi que le suspect pourrait être l’un des militaires ayant été expulsés de l’armée française il y a quelques années après avoir exprimé des sympathies pour l’extrême droite et la mouvance nazi.

On sait qu’en Europe, les mouvements d’extrême-droite sont présents dans l’espace public et politique d’une façon beaucoup plus importante qu’en Amérique du Nord.  On pense évidemment au Front National, parti dirigé par Marine Le Pen.

Alors que la France est en pleine campagne présidentielle, plusieurs observateurs craignent que le scénario de 2002 où Jean-Marie Le Pen et le FN avaient battu Lionel Jospin et les socialistes au premier tour se répète.   

Un scénario qui démontrerait effectivement que le discours de l’extrême-droite, sans être majoritaire, est malheureusement en bonne santé en France. 


mercredi 14 mars 2012

Le retour du blogueur

Rebonjour, 

Après plus d'un an et demi sans intervention sur ce blogue, j'effectue un retour à l'écriture.  Encore une fois, la politique sera au cœur des réflexions.  J'aborderai quand même une foule de sujets d'actualité, qui je l'espère, susciteront aussi une réflexion de votre côté.  Je vous invite à partager et à diffuser sur les différents réseaux sociaux.

Au plaisir de lire vos commentaires,

Vincent

La fin de Newt?

Les deux primaires disputées hier dans l'Alabama et le Mississippi et remportées par Rick Santorum n'ont pas complètement éliminé l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich.  Disons plutôt que son temps est compté.

Gingrich s'était donné comme mandat d'être le champion du Sud profond (Deep South).  Issu de la Géorgie, ce politicien fort en gueule a remporté la Caroline du Sud le 21 janvier, premier État du Sud à se prononcer au cours de la course républicaine.  À ce moment, sa victoire lançait un message à Mitt Romney, soit qu'il devait redoubler d'efforts s'il voulait se faire le rassembleur des républicains.  Le 21 janvier au soir, Romney avait remporté le New Hampshire, Gingrich la Caroline du Sud et Rick Santorum, le catholique évangélique, l'Iowa.

Et c'est justement ce même Santorum qui a surpris un peu tout le monde en rattrapant, par la droite, Newt Gingrich et en devenant une menace sérieuse pour Mitt Romney.  Santorum a remporté les États du Minnesota et du Colorado en février avant de mettre la main sur l'Oklahoma et le Tennessee lors des élections du Super Mardi, le 6 mars dernier. 

Ses deux victoires d'hier ont lourdement affaiblis la candidature de Gingrich.  En effet, il ne peut y avoir deux représentants du sud profond au sein de la course républicaine et il semble que ce soit Santorum qui ait réussi à s'imposer.

Et la suite?
Il devient maintenant évident que Gingrich aura beaucoup de pression pour se retirer de la course.  Naturellement, les délégués qui auraient appuyé Gingrich reporteront leur vote vers Santorum.  Évidemment, c'est dans l'intérêt de la frange républicaine plus radicale de se réunir autour d'un seul candidat, perspective qui ne doit pas du tout plaire à Mitt Romney, le modéré.

Le problème qui persiste pour le GOP à l'heure actuelle est clairement la division des électeurs républicains qui sont incapables de se rassembler autour d'un seul leader.  Cette perspective est certainement réjouissante pour le camp Obama qui espère que la division va durer jusqu'au moment de la convention à Tampa en Floride, cet automne.

C'est certainement moins drôle pour le candidat Romney qui semble être celui qui ressortira gagnant de cette course (tout est possible par contre), mais qui pourrait se retrouver avec un parti affaibli par les divisions en septembre alors que la campagne électorale générale débutera. 

Romney dans une situation de perdant-perdant
Romney se retrouve ainsi entre deux chaises.  Si la division persiste et que Gingrich ne se retire pas maintenant, c'est l'ensemble du parti qui écopera des divisions.  De plus, les démocrates pourront continuer de clamer haut et fort que Romney est incapable de faire l'unité autour de sa candidature et qu'il vaut mieux voter pour la stabilité que pour un parti qui est complètement divisé. 

Cependant, si Gingrich se retire et qu'il y a alors un face-à-face entre Romney et Santorum, le monopole de Santorum dans le Sud et son momentum actuel pourraient faire en sorte que l'ancien gouverneur du Massachusetts soit aussi affaibli et les démocrates pourraient utiliser les mêmes arguments pour discréditer sa candidature.

Parce que soyons clairs, l'adversaire numéro 1 des démocrates est sans contredit Mitt Romney, celui qui clame haut et fort être le candidat des électeurs indépendants, électeurs qui font la différence au cours de l'élection générale.