À
la suite de la terrible tragédie qui a secoué la communauté de Toulouse lundi
matin, on aurait pu penser que le président Sarkozy serait parti en croisade tout
azimut et aurait commis les même erreurs que dans le passé. Il a plutôt gardé son calme,
attitude rassurante que l’on attend d’un chef d’État.
Celui que l’on a surnommé l’hyper-président depuis
qu’il a pris place à l’Élysée il y a presque 5 ans a déclaré que «La République, ce n'est pas la
vengeance», tentant de rassurer ses concitoyens, les assurant que les autorités
policières étaient déjà à pied d’oeuvre pour trouver le suspect de ces attaques
sordides afin de le traduire en justice.
On suppose
aussi que le suspect recherché serait l’auteur du meurtre de trois militaires
français originaires du Maghreb la semaine dernière dans la même région. Alors qu’il tire de l’arrière dans
les sondages pour l’élection présidentielle du 6 mai, le président sortant
n’avait pas le choix d’adopter une attitude calme et digne d’un chef
d’État. Il a trop souvent, par le passé,
réagit sur le coup de l’émotion, se mettant une bonne partie de la population française
à dos. On a qu’à penser aux populations
des banlieues, encore aujourd’hui ostracisées.
Même s’il a officiellement
interrompu sa campagne hier pour se recueillir en compagnie des proches des
victimes de la tuerie, Sarkozy sait trop bien que s’il veut combler l’écart
dans les sondages qui placent le socialiste François Hollande en tête, il se
doit d’être rassembleur.
Un
acte isolé ?
Si l’on se fie aux premières
informations, il semble que les crimes d’hier et de la semaine dernière aient
été commis à l’endroit de communautés spécifiques (juive et arabe)
Est-ce des actes isolés comme ce fût
le cas en Norvège lorsque qu’Ander Breivik a froidement assassiné 77 personnes
le 22 juillet 2011 ?
À l’heure actuelle, on ne peut
spéculer sur ce qui a motivé le tueur, on sait seulement qu’il a commis ces
meurtres sans pitié et avec toute la froideur que l’on connaît des grands
meurtriers.
Ce qui pourrait ajouter à
l’horreur déjà bien présente est la possibilité que le tueur de Toulouse ait
filmé les homicides. Selon des témoins,
l’homme portait une caméra sur lui au moment du drame.
Résurgence
de l’extrême-droite ?
Même si l’enquête en est qu’à ses
premiers balbutiements, on pense aussi que le suspect pourrait être l’un des
militaires ayant été expulsés de l’armée française il y a quelques années après
avoir exprimé des sympathies pour l’extrême droite et la mouvance nazi.
On sait qu’en Europe, les
mouvements d’extrême-droite sont présents dans l’espace public et politique
d’une façon beaucoup plus importante qu’en Amérique du Nord. On pense évidemment au Front National, parti
dirigé par Marine Le Pen.
Alors que la France est en pleine
campagne présidentielle, plusieurs observateurs craignent que le scénario de
2002 où Jean-Marie Le Pen et le FN avaient battu Lionel Jospin et les
socialistes au premier tour se répète.
Un scénario qui démontrerait effectivement que le discours de l’extrême-droite,
sans être majoritaire, est malheureusement en bonne santé en France.
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